Le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême est l’un des événements majeurs de la bande dessinée en France et dans le monde. Cette année s’est tenue la 52ème édition, qui comme chaque année, rassemble auteurs, éditeurs, illustrateurs, ainsi que des passionnés de BD. Et, c’est Anouk Ricard qui a reçu le Grand Prix. 

Le festival propose des expositions, des conférences, des rencontres avec les créateurs, ainsi que la remise de prix prestigieux, dont le Grand Prix de la ville d’Angoulême, qui récompense une figure emblématique de la BD. C’est une véritable célébration de la bande dessinée sous toutes ses formes, qu’elles soient traditionnelles ou plus contemporaines.

Le prix récompense depuis 1974 un(e) auteur(e) de bande dessinée pour l’ensemble de son oeuvre. 

Anouk Ricard – Lauréate du Grand Prix 2025

Qui est-elle ? 

L’autrice et illustratrice est née en 1970 dans le Sud de la France. Diplômée en 1995 de l’Ecole des arts décoratifs de Strasbourg, elle commence sa carrière en tant qu’illustratrice jeunesse avec sa drôlissime série Anna et Froga qui raconte les déboires d’une petite fille à frange et de ses amis animaux anthropomorphes. Puis, elle se lance dans la bande dessinée adulte avec Commissaire Toumi, une parodie de polar. Son humour décalé et absurde et son style reconnaissable à son trait simple et expressif, faussement naïf abordent des thématiques allant de l’enfance à la vie quotidienne, ponctuée de situations déjantées.  

Le Grand Prix

Ses adversaires finalistes étaient Catherine Meurisse et Alison Bechbel. Un vote en deux tours, organisé par les auteurs de bandes dessinées publiés en français, a rendu son verdict. « Je ne m’attendais pas à être finaliste, encore moins à remporter le prix. C’est une consécration, je ne vois pas de distinction plus prestigieuse en BD et en France ! », a confié Anouk Ricard à Télérama. Elle devient ainsi la sixième femme de l’histoire à recevoir cette récompense.

Palmarès 2025

Prix spécial du jury

Deveney pour Les Météores, Histoires de ceux qui ne font que passer (éditions Delcourt)

Une météorite fonce vers la Terre, mais ici, nul héros est prêt à sauver l’humanité. Ce sont plutôt des existences chahutées qui se croisent et s’entrelacent. Floyd avance dans la vie avec son corps massif, ses routines et ses silences. Autour de lui gravitent Gary, Casey, Charlie et Hollie, entraînés dans son sillage. Face à l’approche inexorable de la fin, chacun dévoile ses forces et ses fragilités.

Prix de la série

Shintaro Kago pour Dementia 21 – Vol.2 (traduction de Baptiste Neveux, éditions Huber)

Dans Dementia 21 Vol. 2, Shintaro Kago entraîne Yukie, aide à domicile, dans des péripéties encore plus délirantes et troublantes. Entre seniors excentriques, super-héros sur le déclin et objets dotés de vie propre, chaque mission vire au cauchemar surréaliste. Avec un mélange d’humour noir et de critique sociale, Kago dissèque une société vieillissante à travers un style psychédélique et irrévérencieux.

Prix de la révélation

Camille Potte pour Ballades (éditions Atrabile)

Camille Potte déploie dans Ballades une esthétique organique et tout en rondeur, rappelant l’underground des années 70 et l’influence de F’murrr, loin des tendances actuelles. Mais derrière ce style singulier se dessine un récit d’une étonnante modernité. Une farce irrésistible, qui sert aussi de prétexte pour aborder le féminisme, la démocratie, les injonctions et bien d’autres sujets encore.

Prix jeunesse

Laurent Galandon et Michaël Crouzat pour Retour à Tomioka (éditions Jungle)

Osamu partage avec sa grand-mère une fascination pour le merveilleux et les yôkai, ces esprits malicieux et mystérieux. Depuis leur exil forcé après Fukushima, il garde ses distances avec les humains. Mais à la mort de Bâ-chan, il refuse l’idée de l’enterrer loin de leur maison. Déterminé, il persuade sa sœur, Akiko, de fuguer avec lui pour ramener ses cendres à Tomioka, au cœur de la zone interdite…

Prix du patrimoine

Lynda Barry pour Come over (éditions çà et là)

Maybonne, 14 ans, confie ses angoisses, ses joies et ses doutes aux pages de son journal intime, que sa petite sœur Marlys, à la fois exaspérante et attendrissante, s’empresse de lire en cachette. Come Over Come Over est le premier recueil de strips de la brillante série de Lynda Barry sur l’enfance, capturant avec justesse et sensibilité les tourments de l’adolescence.

Prix BD alternative

Lucile Ourvouai, Morgane Somville et Elsa Klée, et co. pour Fanatic female frustration (éditions L’amour)

HAIRSPRAY MAGAZINE est le premier numéro d’un label berlinois dédié aux autrices de divers horizons (Finlande, États-Unis, France, Allemagne). Une publication vibrante et internationale qui célèbre la création au féminin.

Fauve polar SNCF

Romain Renard pour Revoir Comanche (éditions Le Lombard)

Red Dust, figure légendaire marquée par la poussière et le sang du Wyoming, s’est retiré du monde, attendant patiemment la fin. Mais sa rencontre avec la jeune Vivienne vient troubler sa solitude… Alors qu’il pensait son passé enterré à jamais, d’anciennes ombres ressurgissent, prêtes à assouvir leur vengeance, le forçant à reprendre la route.

« Red, ce monde est foutu, tu le sais, hein ? »
— Tache-de-Lune

Fauve des Lycéens

Iris Pouy et Elizabeth Holleville pour Les Contes de la Mansarde (éditions L’Employé du Moi)

Dans ces trois récits glaçants, l’amour occupe une place centrale. Si le surnaturel insuffle l’effroi, la véritable terreur se niche aussi dans les méandres de nos névroses : dépression, solitude, anxiété. Trois hommages aux bandes dessinées de genre, tissés dans un même décor — un appartement sous les toits de Paris — au fil de trois étés caniculaires.

Prix Eco – Fauve

Martin Boudot et Sébastien Piquet pour Vert de rage, les enfants du plomb (éditions Michel Lafon) 

Dans le Nord-Pas-de-Calais, des centaines d’enfants sont victimes du saturnisme, une intoxication au plomb entraînant des troubles neurologiques irréversibles. Comment est-ce encore possible, 20 ans après la fermeture de Metaleurop, l’usine la plus polluante de la région ? Martin Boudot et son équipe dévoilent l’un des plus grands scandales sanitaires et environnementaux de notre époque.

Prix du public France Télévisions

Alix Garin pour Impénétrable (éditions Le Lombard)

Impénétrable est un témoignage profondément sincère. Alix Garin partage sans détour son voyage intime et libérateur à travers les méandres des troubles de la sexualité. Ce combat pour reconquérir son corps, son désir et sauver son couple se transforme peu à peu en une quête émouvante de guérison, d’émancipation et d’amour.

Fauve d’or – Prix du meilleur album

Luz pour Deux filles nues (éditions Albin Michel)

Tout commence en 1919. Otto Müller peint Deux filles nues.
Acteur passif d’un monde qui le dépasse, le tableau observe le quotidien avant d’être emporté par les tribulations de cette période noire : l’ascension d’Hitler, l’antisémitisme d’État, l’art qualifié de « dégénéré », la spoliation, les bûchers…
Ce roman graphique et historique appelle à la plus grande vigilance face à toutes les censures.

Prix René Goscinny

Serge Lehman pour Les Navigateurs (éditions Delcourt)

L’histoire suit Neige Agopian, qui, après vingt ans d’expatriation, revient à Paris pour retrouver ses amis d’enfance : Max, Arthur et Sébastien. Peu après leurs retrouvailles, Neige disparaît mystérieusement. Les trois amis se lancent alors dans une enquête qui les confronte à une légende urbaine, une énigme artistique et la découverte d’un monde perdu surveillé par les énigmatiques « Navigateurs ».

Tu en as assez d’être sur les écrans ?  Alors lis un peu ! 

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